La chasse à la baleine : stop ou encore ?

La chasse à la baleine : stop ou encore ?

Autre débat environnemental tendu en Islande : la chasse à la baleine.

Présentée comme « traditionnelle », elle ne sert en réalité qu’à alimenter les « restaurants à touristes » (déjà mentionnés concernant les macareux) et… l’exportation vers le Japon.

Le quotidien Libération rapporte dans un article de juin 2023 : « selon un sondage réalisé en 2018 par l’entreprise Gallup, seulement 2 % des Islandais -soit 7 000 personnes- déclarent consommer régulièrement de la viande de baleine tandis que 84 % disent n’y avoir jamais touché. »

Alors que les enquêtes d’opinion montrent désormais qu’une majorité d’islandais.es est favorable à l’arrêt de cette pratique (51% en 2023 contre 42% en 2019), les gouvernements successifs de ces dernières années n’ont cessé de prendre des décisions contradictoires : fin de licence des deux entreprises agréées, ré-autorisation, moratoire, ré-autorisation etc.

En 2023, la publication d’un rapport faisant état de l’usage de harpons explosifs provoquant des agonies de plusieurs heures avait fait grand bruit et entrainé la suspension de la chasse pendant… 2 mois.

À ce jour, la chasse est de nouveau autorisée jusqu’en 2029 pour deux baleiniers (Hvalur et Tjaldtangi ehf – ce dernier se déclarant en voie d’arrêter son activité – décision là encore toujours reportée) et pour la mise à mort de 426 rorquals communs par an, une espèce classée comme vulnérable.

Outre le vif débat qu’elle a suscité dans le pays, cette décision est contradictoire avec le référendum que le gouvernement islandais veut organiser l’an prochain pour une éventuelle demande d’adhésion à L’UE.

Dernier rebondissement : après la diffusion en avril 2025 d’images de l’agonie d’une baleine pendant plus de 35 minutes, la compagnie Hvalur ehf a annoncé mettre fin à la saison de chasse pour 2025, tout en arguant de l’habituel chantage à l’emploi. En réalité, c'est l'observation des baleines (vivantes) qui est une activité en plein essor, portée par le tourisme qui s'est développé fortement depuis 2008. 

Cette décision n’a, de toute façon, rien à voir avec le respect de la protection d’une espèce vulnérable, mais est due à la baisse des cours de vente sur le marché japonais. Le patron des entreprises d’Akranes, Vilhjálmur Birgisson, affirme d’ailleurs se préparer à une reprise « en force » de la chasse en 2026. Le feuilleton est loin d’être terminé…

L’Islande reste donc, avec le Japon et la Norvège, l’un des trois pays qui ne respectent pas le moratoire international de 1986. Selon la Commission baleinière internationale (CBI) autour de 1 200 baleines sont tuées chaque année et le Japon n’est pas non plus sur la voie du respect du moratoire, comme en attestent ses investissements dans de nouveaux navires aptes à chasser encore plus loin et son acharnement contre Sea Shepherd, coupable… de faire respecter le droit international.

Comme le notait Le Monde dans un article de mai 2024 : « En 2014, l’Australie a obtenu la condamnation du Japon par la Cour internationale de justice (CIJ). Canberra protestait contre la présence de baleiniers nippons dans l’océan Antarctique, une zone considérée comme un sanctuaire par plusieurs pays. Le tribunal onusien a reproché à Tokyo de maquiller une activité commerciale en programme de recherches et d’enfreindre « la préservation des mammifères marins et de l’environnement marin ». »

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