Materia Prima // souscription pour le livre d'Hervé Jézéquel, photographe, Françoise Paviot, critique, et Violaine Sautter, géologue

La souscription est ouverte jusqu’au 22 octobre 2024  pour contribuer à l’émergence de ce beau projet.  

Une graminée traçant sa route circulaire dans la lave. C’est l’image que je garde de ma rencontre avec Hervé Jezequel en avril dernier.  

D'un premier abord distrait, on pourrait penser que cette danse entre minéral et végétal se trouve n'importe où. Mais à y regarder de plus près, la nature du sol ne laisse pas de doute. Il s’agit de lave. Donc d’un volcan. Il y en a mille et un dans le monde mais ici c’est l’Islande. Plus précisément Surtsey ; ile microscopique surgie au large des iles Vestmann suite à une éruption volcanique ; ile qui s’émiette progressivement dans l’océan, vouée à disparaitre en quelques décennies, et qu’Hervé Jezequel a arpentée en compagnie de scientifiques islandais·es et de l’ethnologue Vanessa Doutreleau pour le très beau livre Surtsey, la forme d’une île, qui propose, paradoxalement, une « ethnographie de l’inhabité ». 

J’ai eu souvent l’occasion de regretter la lourde rançon du succès touristique payée par l’Islande, par son écosystème principalement, mais aussi ses équilibres économiques, le marché du travail, et aussi la représentation donnée de ses paysages, ultra photographiés, ultra diffusés.  

Combien de fois ai-je détourné les yeux de mon objectif, sachant qu’il y avait là matière à une « belle photo » mais que je l’avais déjà vue 10 fois, 100 fois.  

Cela rend d’autant plus difficile la proposition d’un regard singulier. Avec cette graminée, dans laquelle je projette la métaphore d’une obstination à braver le rapport de force, avec ses images de matière dont l’échelle pourrait être le microscopique comme le grand paysage, c’est ce petit miracle auquel parvient Hervé Jézéquel.  

Après Surtsey, il a de nouveau arpenté les terres islandaises au plus près de leur matière, et c’est le projet de son nouveau livre, Materia Prima, qui sera édité en mars 2025 par l’Atelier des Brisants, avec des textes de Françoise Paviot, critique, et Violaine Sautter, géologue. La souscription est ouverte jusqu’au 22 octobre 2024 sur le site de l'éditeur pour contribuer à l’émergence de ce beau projet.